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La mémoire de la terre et du Ciel
Le temps a passé et il à tout emporté avec lui.
La guerre, l'amour, la peur et la haine.
Le temps a passé et il à pris avec lui tout ce que la vie m'avait offert, les premier corps, les premiers éclats de vie, de conscience...Le temps à emporté mes feuilles avec les saisons, les années …
Le temps a passé.
Il à emporté le pire comme le meilleur. Surtout le meilleur je crois. Je pense à Birei-san et je pense à son enfant, je pense à Kazuyuki autour de qui j'ai étiré mes premières racines, comme une caresse très personnelle.
Je crois que le temps à laissé le pire. Il n'a pas pris la rage de vivre, il n'as pas pris l'
envie.
Je parle de cette envie terrible, brûlante, lancinante qui m'as donné forme, celle qui m'as poussée toute ma vie durant à me nourrir des autres. Comme ce que les Hommes appellent un vampire, pire sans doutes que cette drôle de chimère. Me repaître de leur chair , de leurs os, de leurs âmes ...puis encore les détester pour cela précisément, pour le fait même qu'il me sont essentiels, vitaux...
Aller jusqu'à haïr ce qu'ils étaient, ce qu'ils représentaient, leur monde et leurs coutumes. Haïr le bruit du métal, l'odeur du cuir, celle du feu ...abhorrer la sensation de l'air qui brûle mes poumons et la sensation de fatigue dans mon corps …
Mépriser les Hommes et toutes leurs imperfections, rire au nez de ces soldats qui croient l'immortalité de l'être. En la réincarnation , toutes ces salades …
Le temps a passé, immuablement et il à tout emporté avec lui.
Sauf moi.
Ce n'est jamais moi. Le temps n'a guère d’intérêt pour les arbres. Il n'as pas d'impact sur eux.
Je me souviens de cette sensation étrange d'être présent et absent à la fois. Hors du temps et du monde, comme si l'univers se construisait et évoluait alentours sans jamais influer sur mon propre espace temps.
J'ai vécu bien plus longtemps qu'aucun humain et je sais que ce village connaîtra sa perte bien avant que le temps ne m'emporte moi...j'ai vu. Je suis le dernier témoin de certaines catastrophes , de certaines guerre dont plus personne ne se souvien, dressé comme un vestige, seule ruine d'un temps révolu et que rien ne ramènera.
Cela fait maintenant trois années que je me suis installé dans le village de Kiri, si proche de l'eau, si proche de la mer dans ce climat un peu particulier qui me rappelle mes premiers émois. Cela à quelque chose de rassurant, de fortifiant et j'aimerai pouvoir dire que cela tarit un peu ma soif des autres, mais ce serait un mensonge. Peut-être même est-ce pire que jamais, j'avais toujours fui les endroits trop fréquentés …
Mais le temps qui passe et érode les âmes ne change pas le cœur des humains et la guerre qui m'avait faite naître est déjà de retour et il m'arrive parfois en sentant cette excitation monter dans mes tripes de me demander si ce n'est pas ma sève qui appelle cette plaie de tout ses vœux.
▬ I ▬
La Terre – Kazuyuki
ENCOURS